Mafurude et Mokuren arrivèrent en vue de la ville de Hotadraga, ville perchée sur un plateau rocheux. Il était coupé en deux par une gorge au fond de laquelle coulait le fleuve Chikyu.
Les deux jeunes femmes marchèrent encore un peu entre les champs puis arrivèrent finalement aux portes de la ville. Yuki, qui avait couru devant jusque-là, s'était arrêté à l'entrée de Hotadraga, attendant l'arrivée de sa maîtresse. Lorsqu'elles pénètrèrent dans la ville, le louveteau restait près de Mokuren.
La visite guidée commença, Mokuren montra les bâtiments importants de Hotadraga en racontant ce qu'elle savait dessus. À leur passage, beaucoup de personnes saluèrent Mokuren. Ils avaient l'habitude de la voir marcher dans les rues en compagnie de son louveteau. D'ailleurd, on lui donnait souvent le surnom de "la femme loup" ou "la femme qui parle aux loups". Cela ne la dérangeait pas. Elle rendit d'aileurs leur salut à tous ces gens.
Mafurude et Mokuren parcoururent la ville Basse et la ville Haute en long, en large et en travers. Mokuren lui montra également le pont forteresse de Kade, le pont principale qui portait la forteresse des daimyo qui abritait également la Flèche de la Terre. La visite se termina là.

- Et si nous allions manger maintenant, dit elle en souriant.

Mokuren la conduisit jusqu'à la boutique d'un marchand pâtissier. Il vendait sa marchandise à l'extérieur, exposant les patisseries sur un étalages. Il y avait là des galettes de riz aux parfums variés et des gâteaux à base de pâte de haricots rouges, eux aussi en plusieurs parfums. Mokuren adorait ces confiseries depuis qu'elle était arrivée à Hotadraga. Elle se tourna vers Mafurude et lui dit :

- Choisissez ce que vous voulez, je vous invite, dit-elle d'une voix calme et avec un sourire.

Pendant ce temps, Yuki attendait patiemment, assis à côté de sa maîtresse.

Après quelques minutes, je voyais enfin apparaître Hotadraga. Mokuren avait, à mon grand bonheur, accepté de déjeuner avec moi.
J'étais déjà venue plusieurs fois dans cette belle ville mais je ne m'étais jamais vraiment intéressée à son histoire. Mokuren connaissait vraiment bien Hotadraga. Je l'écoutais attentivement, essayant de retenir le plus d'informations possibles. Sa visite fut très complète, elle me permit de découvrir de nombreuses zones que je n'avais jamais eu l'occasion de voir. Je notais même parfois la localisation de quelques boutiques ou autres bâtiments intéressants pour mes futurs passages.
Notre balade me fit constater que mon guide était très connu parmi les habitants de Hotadraga. D'un autre côté, il ne devait pas y avoir beaucoup de jeunes femmes comme elle se promenant avec un jeune loup. Son histoire avait dû faire le tour de la ville.
Alors que l'heure du repas approchait, Mokuren me conduisit dans une petite boutique.

-Toutes ces couleurs et ces odeurs sont fantastiques! Je ne sais pas vraiment quoi choisir... Je vais prendre cette galette de riz au saumon et à la menthe et celle-ci aux crevettes s'il vous plait. Par contre, ne vous vexez pas mais je préfère me payer mon repas. Je vous remercie tout de même.

Quand elle eut fini de choisir son déjeuner, Nous nous dirigeâmes jusqu'à une petite place à quelques mètres de là, où nous pûmes nous asseoir au bord d'une jolie fontaine.
Les galettes étaient délicieuses. Je programmais déjà de repasser chez ce marchand pour prendre les provisions du retour. Je me régalais tellement que j'en oubliais toutes les questions qui se bousculaient dans ma tête peu de temps avant.
J'avais plutôt l'impression que Mokuren assumait totalement ses origines et n'avait aucune honte à en parler. Elle n'avait pas hésité une seconde quand elle m'avait annoncé qu'elle savait communiquer avec son loup. Je réengageais donc la conversation, espérant qu'elle ne serait pas gênée.

-Beaucoup de gens ont l'air de vous connaître ici. Je suppose que beaucoup de rumeurs doivent courir sur vous. Et je suis désolée d'être aussi directe mais, j'avoue que votre enfance m'intrigue, et je préfèrerais, si vous acceptez, que vous me racontiez comment vous avez été adopté par des loups. Beaucoup d'autres personnes ici se feront sûrement un plaisir de tout me dire mais nous savons très bien, comme dans toute les grandes villes, que ces personnes là ne répètent qu'une chaîne de ragots qui s'allonge au cours du temps.

Mokuren s'amusait de voir Mafurude aussi émerveillée devant les patisseries. Mokuren les avaient vues tellement de fois que cela lui faisait moins d'effet. Mais c'était de telles oeuvres d'art que personnes ne pouvait rester insensible à leur vue, leur odeur, et encore moins leur goût. Mafurude décida de payer elle-même son repas, cela surprit un peu Mokuren, mais ne la vexa pas.

- Je vous en prie, faites comme vous voulez.

Mokuren termina de choisir, elle prit un gâteau de pâte de haricots rouges et une galette au thé vert ainsi qu'une autre aux crevettes séchées. Puis elle prit aussi une petit friandise pour Yuki, paya le tout et rejoignit Mafurude. Elles allèrent s'asseoir au bord d'une fontaine et mangèrent tranquillement. Mokuren savourait chaque bouchée de sa galette de crevettes, tout le contraire de Yuki qui dévorait goûlement sa friandise.
Une fois qu'elles eurent terminé leur repas, Mafurude se remit à poser des questions à Mokuren sur son enfance.

- À vrai dire, une minorité de gens savent que j'ai vécu avec des loups. Ce qui m'a rendu "célèbre" c'est le fait que je me balade avec un loup et que je puisse communiquer avec lui. Et pour ce qui est de comment j'ai été adoptée par des loups, c'est simplement que ma mère louve m'a trouvée dans la forêt, seule. C'est ce qu'elle m'a dit. Je ne sais pas si j'ai été abandonnée ou si mes parents ont voulu me protéger à cause d'une attaque ou je ne sais quoi d'autre. Ça, je ne le saurai sans doute jamais.

Yuki sauta sur le bord de la fontaine et Mokuren se mit à lui gratouiller la tête avant de se tourner à nouveau vers Mafurude.

- Au fait, pourquoi mon enfance vous intrigue-t-elle autant?

(HRP : Désolé pour le retard)

Mokuren avait été adopté par des loups et cela à son plus jeune âge. Elle avait réussi à survivre toute son enfance dans la forêt, seulement accompagnée par ces parents adoptifs peu communs... Pourtant, si on m'avait raconté son histoire avant que je ne la rencontre, je me serais sûrement imaginée une fille plutôt sauvage, que personne n'osait approcher. Et alors que nous parlions tranquillement assises l'une à côté de l'autre au bord de cette fontaine, Mokuren me semblait plutôt fragile, très féminine tout en gardant un fort caractère. Rien en dehors de son animal ne pouvait faire deviner son passé.
Et alors que je me remettais encore de la simplicité avec laquelle elle m'avait raconté son histoire, elle me demandait pourquoi son enfance m'intriguait-elle autant!

-Je ne sais pas vraiment si vous vous rendez compte à quel point votre histoire est extraordinaire! Du moins, pour quelqu'un comme moi qui n'avais jamais entendu rien de tel et qui a eu une enfance plutôt banale dans ce monde. Mais je pense que ce qui m'a poussé à vouloir en apprendre plus est votre discussion avec Yuki, votre petit loup. C'est tellement incroyable de pouvoir communiquer avec un animal! Combien de personnes pensent que la parole est la seule chose qui manque à leur petit compagnon? Sachez que je suis vraiment ravie de vous avoir rencontré Mokuren, mon voyage à Hotadraga m'aura beaucoup appris grâce à vous.

Mafurude semblait surprise que Mokuren lui demande pourquoi son enfance l'intriguait autant. C'est seulement que pour elle, c'était tout à fait normal d'avoir vécu avec des loups, surtout qu'elle vivait encore avec eux en quelque sorte

- Pour vous elle est extraordinaire. Mais pour moi elle est tout ce qu'il y a de plus banal.

Mafurude se mit ensuite à parler du fait qu'elle puisse parler avec Yuki comme avec n'importe quel être humain et que beaucoup de gens aimeraient faire de même.

- Vous savez, nous communiquons tous avec notre animal de compagnie, même si ce n'est pas par la parole. Si l'on est proche de notre animal, il n'y a pas besoin qu'il parle pour le comprendre. Moi je peux parler avec Yuki parce que j'ai grandi avec des loups. J'ai appris leur langage avant celui des humains, c'est ma langue maternelle en quelque sorte. C'est tout.

Puis Mafurude dit qu'elle était ravie de l'avoir rencontrée.

- Je suis tout aussi ravie d'avoir fait votre connaissance. Vous êtes très sympathique. Si vous voulez savoir autre chose sur Hotadraga, je me ferai un plaisir de vous répondre si je le peux. Et si vous avez l'occasion de revenir, vous pouvez venir chez moi. J'habite un peu à l'extérieur de la ville, par là-bas.

Elle désigna la direction par laquelle on pouvait aller chez elle.

- Et si j'ai l'occasion de venir à Droto, je pourrais aussi venir vous voir, si vous le permettez bien-sûr.

Yuki se coucha sur le bord de la fontaine où elles étaient assises en appuyant sa tête contre les genoux de sa maîtresse. Mokuren sourit et se mit à lui gratouiller gentiment le dessus de la tête en attendant la réponse de Mafurude.

Mokuren me montra où elle habitait, me proposant de revenir si j'en avais l'occasion.

-Bien sûr! N'hésitez pas à venir me rendre visite. Je vais devoir aller monter mon campement. Je viendrais vous dire au revoir avant mon départ. Un grand merci pour cette visite, et surtout pour ce repas, ces pâtisseries étaient excellentes. Passez une bonne fin de journée.

Nous nous quittâmes. Je me dirigeais vers l'extérieur de la ville. Ma rencontre avec Mokuren avait égaillé ma journée et je partais m'occuper de mon campement avec entrain.
Arrivée à l'extérieur de la ville, je retrouvais mon coin habituel et déposais mes affaires. Alors que je commençais à monter ma tente, Kūki arriva près de moi. Il s'assit et me regarda me consacrer à ma tâche. Je me mis alors à lui raconter mes aventures de la matinée.

-Je ne sais pas si tu as vu ça mais j'ai rencontré une jeune femme accompagnée d'un loup. Et elle pouvez parler avec lui! J'ai vraiment l'impression que tu me comprends quand je te parle mais c'est vrai que j'apprécierais que tu me répondes parfois. Elle m'a fait visiter Hotadraga et nous avons manger de délicieuses galettes. Certains endroits de cette ville sont vraiment magnifiques. Dommage que tu n'aimes pas te mêler à la foule, tu aurais pu m'accompagner. A part à Droto, tu ne t'aventures jamais dans une grande ville. Tu as aussi beaucoup de mal avec les inconnus

Kūki feula. Il eût l'air de ne pas apprécier mes reproches et partit un peu plus loin renifler mes affaires. Son attitude me fit rire.


(HRP: Désolée, en espérant être plus régulière)