Quittant la Place Publique, Juzo et moi nous dirirgeâmes vers l'auberge où nous nous étions installés. Lorsque l'on entrait dans l'établissement, la première chose qui frappait était la propreté du lieu. En effet, aucun ivrogne avachi contre le mur, aucune tache de graisse sur les tables ni de personnes peu fréquentables. Le patron, un petit homme sec, savait faire respecter sa loi et son commerce était bien vite devenu un lieu agréable avec un bon repas et une chambre sans nuisibles à la clé.
Pittoresque sans être dangereux pour moi, nous avions opté pour lui lors de notre arrivée en ville.
En entrant, le bruit ténu des conversations se tut un instant, le temps pour les personnes présentes de nous dévisager, puis reprit sans plus de cérémonie. Pendant que je me frayais un passage entre les tables, le patron nous regardait approcher en essuyant un verre.
- Z'êtes là pour payer je suppose?
- Tout à fait Monsieur, répondis-je souriante, il est tant pour nous de repartir.
- Ca f'ra 40 litangs s'i'ou plait.
Juzo sorti ma bourse, question de prudence, et paya le tout. Satisfait, le patron nous fit un petit signe de tête et se détourna comme si nous étions déjà parti. Nous récupérâmes nos bagages à l'étage et sortîmes. L'air s'était légèrement alourdit car le soleil arrivait à son zénith.
Nous traversâmes des rues ensolleillées et pleines de monde avant d'arriver aux écuries. Tout se passa sans encombres, les marchands apostrophaient les citadins pour vendre marchandises ou camelotes. Certains s'attardaient sur les étalages et d'autres préféraient passer leurs chemins. Quelques pièces allèrent dans les poches du garçon d'écuries et nous prîmes la route vers les portes de la villes.